Taïkaï interne AKE – janvier 2016

En ouverture du tournoi a été présenté un Yawatashi réalisé avec intensité par Naéko, Itte, Damien, Dai Ichi kaizoe et François, Dai Ni kaizoe.

TAIKAI-JANVIER 2016-2

Au terme de l’ensemble des tirs, Jean-Benoît prend la première place avec 10 flèches. Suivent à égalité avec 5 flèches, Marie G. et Claude, qui se départageront en un Izume, remporté valeureusement par Marie à la troisième flèche.

Le classement est le suivant :

1- Jean-Benoît : 10 flèches

2- Marie G. : 5 flèches

3- Claude : 5

Taïkaï interne AKE – novembre 2015

Taikai nov.2015

C’est par un shigure (時雨, crachin) très automnal qu’a commencé la séance de notre Taikai (大会) interne de novembre pour se finir par un beau soleil aux allures d’hiver.

Le tournoi débuta avec un Yawatashi (矢渡し) avec, en Itte (射手) Tarik, Dai ichi kaizoe (第一介添) Marie G. et Dai ni kaizoe (第二介添) Marc-Antoine.

Sur onze participants, tous mirent au moins une flèche, jusqu’à ce que se départagent Marie R.,Tarik, Nghi-Dung et David, avec trois flèches mises dans la cible, pour la troisième place, en izume (射詰め). Marie se situe troisième.

Enfin, Yumi-sensei et Jean Benoît se départagent, avec quatre flèches dans la cible, pour la deuxième et première place. Ils tirent à sept reprises en izume pour qu’enfin Jean-Benoît se place premier et Yumi deuxième. Félicitations !

A noter que Yumi-sensei nous a parlé d’une troisième graphie existante du mot Zanshin en plus des deux que nous connaissons déjà dans le Kyudo Manuel. Expliquée par Iijima-sensei au séminaire d’octobre, elle démontre une rémanence de l’expansion (残伸) en plus de la rémanence de l’esprit (残心) et de celle de la forme (残身).

Marc-Antoine

APPRENTISSAGE ET IMITATION

Apprentissage et imitation

Arnaud Vojinovic et membre d’AKE, nous livre une réflexion personnelle sur une possible explication par la neurobiologie et les sciences cognitives du fonctionnement de ce que nous appelons en Kyudo « Mitori geiko », soit l’apprentissage par le regard. Notons que les « neurones miroirs » sont également mentionnés régulièrement par Charles-Louis Oriou sensei dans son enseignement. Même s’il n’est pas souhaitable de chercher à intégralement expliquer scientifiquement le Kyudo, ces ponts entre une pratique millénaire et des découvertes récentes apportent un éclairage à même d’éveiller la curiosité et le désir de recherche de certains pratiquants.

Le Kyudo est le tir à l’arc cérémoniel japonais. Son apprentissage demande de longues années d’étude et au delà de la maîtrise d’une simple technique, il devient rapidement un travail introspectif sur soi même.

L’étude

En Asie, l’archerie s’est vite intéressée à l’apprentissage, à la notion de savoir et de transmission.
Ainsi il est toujours surprenant de découvrir que dans la Chine antique, par homologie, tir à l’arc et étude ont été associés. En effet à l’origine, le caractère xue, 学 (學), désigne la salle où l’on pratique le tir à l’arc et par extension le tir à l’arc. Ensuite, comme le tir à l’arc est la matrice formelle par essence de toutes pratiques rituelles, le terme (学) prendra le sens d’apprentissage.
Ce parallèle, entre étude et tir, marquera fortement l’enseignement du tir à l’arc à travers les âges. Le petit fils de Confucius, Tse-se, va même à comparer l’archer et le sage : « L’archer présente un point de ressemblance avec le sage : quand la flèche rate la cible, il en cherche la cause en lui-même ».

 Le Kyudo

En Kyudo, l’archer consacre sa vie à l’étude des principes du tir. Au delà des vertus dont le Kyudo se veut être porteur, le dojo est une salle d’étude à part entière et il devient donc intéressant de voir quelle pédagogie est utilisée pour l’apprentissage.
On considère qu’il y a trois manières d’apprendre le Kyudo :
par le regard, (on passe beaucoup de temps à regarder tirer les autres),
par la correction du maître,
par l’entraînement (autrement dit la pratique).
Si la pédagogie de la correction et de l’entrainement sont évidentes. Une transmission par le regard est déjà un concept plus difficile à aborder.

Neurones miroirs

Pourtant en 1996 une équipe italienne sous la direction de Giacomo Rizzolati a fait une découverte étonnante. Ils ont remarqué par hasard au cours de leurs observations sur des macaques, que certains neurones (qu’ils ont appelés miroirs) s’activaient si un singe faisait un mouvement pour saisir un objet (il doit y avoir un but). Mais le plus étonnant ces que ce même type de neurones est aussi actif si le singe observe un autre singe le faire ou même si l’expérimentateur montre au macaque quel est l’exercice à faire.
L’équipe en a déduit qu’il existait un lien direct entre action et observation.
Par la suite une équipe canadienne a mis en lumière ce mécanisme chez l’homme. Ce système neuronal serait plus développé chez l’homme adulte que chez tous les primates.

L’imitation

L’imitation a toujours été un mode d’apprentissage pour l’homme que cela soit au niveau du langage ou d’une transmission culturelle par exemple.
Ce qui est aujourd’hui étonnant c’est que cette simple observation soit confirmer par la neurobiologie. Elle vient surtout transcender l’idée d’imitation telle que nous la connaissions pour lui ouvrir des perspectives pédagogiques beaucoup plus larges.
Les sciences humaines qui toléraient l’imitation dans des stades liés à l’enfance lui donnaient une connotation péjorative ou une influence mineure pour un adulte.
Maintenant on considère que l’imitation est l’élément fondamental de l’être humain, de l’être social qu’il représente.

Sciences humaines et sciences cognitives

Pourtant il reste encore des ponts à dresser entre ses différentes disciplines afin que les observations de l’une puissent alimenter le travail de recherche de l’autre.
Mais déjà aujourd’hui, pour en revenir plus simplement au Kyudo, rien ne nous interdit de mener une réflexion sur la notion d’imitation en tant que processus cognitif et de l’intégrer systématiquement dans une démarche d’apprentissage.

A.V. Décembre 2013.